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La Marseillaise : La recherche n’est pas une éprouvette

Date : 18 mars 2017
Category : Revue de presse


Cent chercheurs soutiennent l’appel « pour une recherche ambitieuse ancrée dans le temps long ». Les Dr Hervé Brailly (Innate Pharma), Sophie Ugolini (directrice de recherche Inserm) et le Pr Eric Vivier (CIML) tous phocéens défendent un « investissement stratégique à sanctuariser ».

 

Trois acteurs emblématiques de l’immunologie à Marseille ont lancé début mars une interpellation à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle. Ils ont été rejoints depuis par une centaine de chercheurs d’Aix-Marseille et de l’Hexagone. « Les décideurs politiques doivent comprendre et accepter qu’en matière de recherche, ils doivent semer les germes pour le futur… Mais qu’ils n’en verront probablement pas les fruits au cours de leur mandat ! » Dans la mesure où personne ne peut prédire la destinée d’une recherche, « il faut donc s’abstenir de piloter la recherche par ses applications et comprendre que les échecs sont tout aussi importants que les succès ». Appelant à une prise de conscience pour éviter « de voir s’effondrer le soutien éducationnel, humain et financier, indispensable à la recherche fondamentale ».

Ils invitent donc dans le cadre de la présidentielle, « tous ceux qui aspirent aux plus hautes responsabilités à exposer clairement leurs orientations en matière de recherche », estimant qu’il est « urgent et indispensable de mettre en œuvre un programme de recherche ambitieux qui intègre toutes les compétences et couvre toutes les disciplines ». Précisant aussi qui si toutes les innovations ne proviennent pas de la recherche fondamentale, « l’histoire nous apprend néanmoins que c’est toujours le cas des innovations de rupture à fort impact sociétal et économique comme l’immunothérapie des cancers ».

Explorer l’inconnu et combattre l’ignorance

Les auteurs pointent légitimement la question de l’éducation en ces termes : « Il est bon de rappeler que les métiers de la recherche, qui explorent l’inconnu et combattent l’ignorance, sont aussi des métiers de passion et de créativité dans lesquels nombre de nos enfants pourraient s’engager en donnant un sens fort à leur vie professionnelle ». Ajoutant, que « l’école devrait intégrer d’avantage ce qui est l’essence même de l’acquisition de nouvelles connaissances : plus d’émerveillement mais aussi plus de questionnements, plus de doutes et en retour, plus d’expérimentation pour interroger les nouveaux possibles qu’ils génèrent ».

Constatant une trajectoire qui « nous semble déjà mauvaise », ils militent pour une recherche qui soit véritablement envisagée « comme un investissement stratégique à sanctuariser, tant en termes de recherche fondamentale, de culture scientifique, d’enseignement de partage du savoir que d’attractivité des métiers liés à la recherche ».

Ce lundi, ce sont les présidents des conseils scientifiques de l’Inserm et du CNRS qui posaient le débat d’une « recherche absente du débat présidentiel» (l’Humanité 13 mars). Ils demandent aux candidats « de s’engager en faveur d’un investissement à la hauteur des enjeux dans la recherche et, en premier lieu, dans nos organismes de recherche publics ».

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