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Les Echos : L’immunothérapie des cancers, un marché en plein essor

Date : 9 janvier 2018
Category : Revue de presse


La première génération de produits d’immunothérapie contre le cancer pourrait générer un marché de 30 milliards de dollars en 2025. Les laboratoires se bousculent pour s’en adjuger une part.

Sanofi et Regeneron ont annoncé en début de semaine qu’ils allaient mettre sur la table près d’un milliard d’euros supplémentaire pour accélérer le développement du Dupilumab (anti-allergique) mais aussi du Cemiplimab, leur anticancéreux de la famille des Opdivo et Keytruda (les anti-PD1-PDL1). Pour ce dernier, les deux partenaires ont décidé la mise en oeuvre d‘« un programme de développement clinique de grande envergure » , au-delà du dépôt, dans les trois mois à venir, d’un premier dossier d’autorisation de mise sur le marché dans le traitement d’un cancer de la peau particulier. Cette indication de niche (2.500 à 8.000 patients) devrait permettre à Sanofi de valider son produit et de marquer son entrée dans l’immunothérapie du cancer.

Un retour plutôt symbolique dans un premier temps, puisque, s’il est approuvé, le cemiplimab sera le cinquième produit de cette famille sur le marché derrière ceux de BMS, Merck, Roche et Pfizer/Merck Kga, ce qui rendra son positionnement concurrentiel problématique. « Sans doute Sanofi envisage-t-il surtout de l’utiliser en combinaison avec d’autres anticancéreux, les siens -à venir- et ceux des autres, mais quel sera son pouvoir d’attraction face aux Opdivo, Keytruda et autre durvalumab ? », s’interroge un analyste. Le marché des anti PD1-PDL1 est promis à une forte croissance mais aussi à une forte concurrence, avec 47 molécules de cette classe en développement et quelque 800 études cliniques en cours.

En combinaison

Estimé à 4,9 milliards de dollars en 2016 par Research & Markets, ce marché devrait croître à un rythme annuel proche de 25 % d’ici à 2025 pour dépasser, à cette date, les 30 milliards de dollars. L’Opdivo de BMS devrait continuer à réaliser les plus fortes ventes, mais le Tecentriq de Roche pourrait passer devant le Keytruda de Merck et lui ravir la deuxième place. Selon d’autres projections, réalisées par Bloomberg, l’Opdivo (avec un chiffre d’affaires de 6,2 milliards) et le Keytruda (3,6 milliards de dollars) devraient figurer en 2020 parmi les dix anticancéreux les plus vendus tandis que les produits de Roche (Tecentriq) et d’AstraZeneca (Durvalumab) devraient pouvoir, à cet horizon, prétendre au statut de blockbuster. De telles ventes seront réalisées principalement au travers des combinaisons avec d’autres produits, qu’il s’agisse de chimiothérapie, de thérapies ciblées ou d’autres produits d’immunothérapie.

Biomarqueurs

« Le recours à des biomarqueurs prédictifs pour identifier les combinaisons les plus pertinentes sera un facteur de différenciation entre les laboratoires » explique Tim Anderson, analyste chez Bernstein, dans une publication spécialisée. Actuellement, un seul type de test incluant PD1/PDL1 comme biomarqueur est disponible. Mais il ne permet pas, seul, de répondre à toutes les situations de façon optimale.

D’où le besoin impératif d’autres biomarqueurs pour affiner la prescription. « Et l’intérêt de combiner les biomarqueurs attestant du statut immunologique du patient (type PD1/PDL1) avec ceux caractéristiques de sa tumeur, déjà développés pour la prescription des traitements ciblés (comme l’Herceptine contre le cancer du sein dont la prescription est conditionnée par la présence du biomarqueur HER2 » explique Nora Disis, cancérologue au Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle.

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